L’adolescence n’est pas seulement le moment d’apparition de nombreux changements physiques ou du caractère, c’est aussi, pour la plupart des jeunes, une période de réorientation des priorités. Dans le même temps que s’ouvrent de nouveaux domaines d’intérêt, d’anciens se ferment ou tout au moins se relativisent. La scolarité, hélas, appartient à ce second type. Parents et enseignants le constatent souvent avec désolation, obtenir que les enfants travaillent pour l’école devient de plus en plus difficile. Les études scientifiques aussi le révèlent, la motivation scolaire baisse à mesure que l’enfant grandit. Certes, une baisse de motivation s’observe déjà au cours des premières années de la scolarité élémentaire, mais celle-ci demeure limitée à certains domaines. À l’entrée dans l’adolescence, par contre, la chute de motivation s’amplifie et gagne bien souvent d’autres disciplines. De très nombreux facteurs ont été invoqués pour expliquer cette évolution.
Certains y voient le fait qu’à l’adolescence les jeunes deviennent plus sensibles aux motivateurs extrinsèques qu’intrinsèques et plus orientés vers la performance que vers l’apprentissage. D’autres au contraire soulignent l’existence de transformations extérieures à l’individu, telles que modification d’attitudes et de comportements des enseignants, baisse du niveau d’implication parentale et perte de qualité de la communication école-parents au moment du passage de l’école de quartier à un système plus centralisé, anonymisation des bâtiments et dépersonnalisation du type de travail effectué ou augmentation de l’importance donnée à la compétition et à la rivalité avec les camarades d’études, qui ferait se détourner de l’effort ceux qui ne se voient pas sortir vainqueurs de telles situations…