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 Les conflits : tentatives d’explications un panorama de crises et de conflits

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Mr ABED
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Mr ABED


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Les conflits : tentatives d’explications un panorama de crises et de conflits Empty
MessageSujet: Les conflits : tentatives d’explications un panorama de crises et de conflits   Les conflits : tentatives d’explications un panorama de crises et de conflits Icon_minitime16/8/2008, 22:40

Durant les années 1999-2000, toutes les régions du monde ont été affectées par des conflits majeurs. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1992 plus de 50 conflits importants ont été enregistrés. En 1993, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dénombrait 52 guerres sur la planète. A partir de 1994, ce chiffre a baissé pour « tomber » à 27, dans 25 pays, en l’an 2000.
On entend par conflit majeur une guerre entre deux ou plusieurs Etats ou entre un gouvernement et un mouvement armé qui entraîne le décès de plus de 1.000 personnes sur une période d’un an (1). Si on ne limite pas son observation aux conflits dits « majeurs », certaines évaluations font état de plus de 80 guerres rien que pour la période allant de 1985 à 1997. La grande majorité de ces conflits se déroule dans des pays pauvres.
Le continent américain connaît des conflits meurtriers en Colombie, au Pérou, à Haïti et au Mexique. Ces pays sont principalement victimes des activités liées à la guerre de la drogue ainsi que du conflit entre mouvements terroristes ou de libération et les armées gouvernementales, parfois épaulées par des groupes paramilitaires d’extrême-droite.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, plusieurs pays sont confrontés à des guerres civiles et des conflits de territoire. Trois situations particulières retiennent notre attention car elles sont très sensibles sur un plan géopolitique : I’lrak qui subit encore les conséquences de la guerre du Golfe (1991), réprime les minorités kurdes et chiites ; I’Algérie est aux prises avec les agissements du Groupe islamique armé (GIA) et de la politique de répression de son armée ; le conflit israélo-palestinien secoue le Moyen-Orient.
L’Europe n’a pas non plus été épargnée par la guerre. Des conflits internes déchirent ainsi la Fédération de Russie et la Turquie ; les Tchétchènes et les Kurdes paient un lourd tribut pour avoir revendiqué une sécession de territoire.
L’attention de la communauté internationale, en particulier celle de l’Europe occidentale, a été médiatiquement mobilisée autour du conflit entre la République fédérale de Yougoslavie et les Albanais du Kosovo, ces derniers revendiquant une autonomie voire la sécession par rapport à Belgrade. Suite à la campagne de frappes aériennes de l’OTAN et à la catastrophe humanitaire subséquente, une partition de fait du territoire du Kosovo, sous administration ONU, a été réalisée. Malgré le cessez-le-feu signé en 1999, le problème politique (la revendication de territoire) posé par les minorités albanaises dans les Balkans reste entier, comme en témoignent les récents développements en Macédoine.
L’Asie centrale et du Sud-Est souffre également de crises graves. Des guerres civiles ravagent l’Afghanistan, I’lndonésie le Sri Lanka, les Philippines et Myanmar (Birmanie). L’lnde et le Pakistan continuent à se déchirer autour du Cachemire où les forces de New Delhi sont aux prises avec un mouvement indépendantiste musulman, soutenu par leur voisin et adversaire.
Malgré ces constats, on remarque une évolution favorable pour l’Asie et l’Europe où le nombre de conflits a diminué au cours des cinq dernières années alors qu’en Afrique, le phénomène inverse se produit. On estime que 45% des conflits majeurs sévissent en Afrique, 35% en Asie, environ 10% en Amérique latine et en Europe. Les conflits les plus violents se déroulent en Afrique de l’Ouest et dans la région des Grands Lacs. L’Afrique occidentale est marquée par les guerres en Sierra Léone, en Guinée, Guinée-Bissau et des troubles au Nigeria. La région des Grands Lacs, théatre d’une guerre régionale opposant directement ou indirectement six pays de la sous-région (Angola, Namibie, la République démocratique du Congo et Zimbabwe contre le Rwanda et l’Ouganda), connaît des situations humanitaires dramatiques. L’Angola, le Burundi, le Congo-Brazzaville, l’Ouganda, la RDC, le Rwanda et le Soudan, victimes des activités de mouvements de rébellion ayant trouvé refuge dans les pays limitrophes, s’investissent dans des guerres transfrontalières ruineuses. Dans la Corne de l’Afrique, la Somalie continue de subir la guerre des clans tandis que l’Ethiopie et l’Erythrée qui se livraient un conflit de territoire viennent de conclure un accord de paix.

Les causes et les types de conflits
Depuis 1945, plus de 200 conflits internes se sont déroulés dans le monde. Les pays du Sud, I’ex-URSS et la Yougoslavie ont été les théatres privilégiés de ces guerres. Si on observe de près les 25 conflits les plus meurtriers des années 1999 et 2000, 15 ont été des conflits internes et 10 seulement des conflits de territoire. En affinant notre propos sur la typologie des conflits majeurs dans le monde, on peut relever que, parmi les conflits internes, une grande majorité présente un caractère « ethnique » : en gros deux conflits sur trois.
Dès lors, la pluralité ethnique, au sein d’un Etat, conduit-elle automatiquement à des hostilités ? Les études les plus récentes en cette matière nous apprennent que la division ethnique n’est pas une condition suffisante pour qu’il y ait une guerre. L’absence de mécanismes non violents et démocratiques d’expression des revendications sociales, la transformation du débat sur l’inégalité sociale en un débat communautaire ainsi que la pratique du « népotisme ethnique » la rendent possible. Le lien entre l’absence de moyens pacifiques d’expression de la contestation sociale et l’adoption de la violence semble établi. Dans un contexte multiethnique, le pouvoir contesté, pour se maintenir, pourrait être tenté d’institutionnaliser la différence ethnique afin de justifier le népotisme ethnique. Celui-ci, en remplaçant la bonne gouvernance, provoque l’exclusion ethnique et nourrit la revendication sociale à l’origine de la contestation politique. En bref, le « facteur ethnique » agit comme cause des conflits lorsqu’il y a institutionnalisation de l’inégalité sur une base ethnique ainsi que l’absence de démocratie.
Une controverse entre politologues et économistes subsiste quant à savoir si un conflit se déclenche plus facilement dans un pays ethniquement hétérogène ou dans un pays où un groupe ethnique est dominant (de 40 à 80% de la population) voire où l’homogénéité ethnique serait la règle. Les premiers estiment que le conflit se déclenche plus facilement dans un pays hétérogène que dans un pays ethniquement homogène. Les économistes sont parvenus, dans leurs investigations, à des résultats opposés : I’hétérogénéité ethnique ne conduit pas au conflit mais bien les revendications économiques (qui peuvent être exprimées par des groupes ethniques) : dès lors, I’homogénéité ethnique ne met pas un pays à l’abri de contestations de type communautaire (basées alors sur la langue, la région, le clan, la famille, etc.), comme on a pu l’observer en Somalie.
L’accumulation excessive d’armes provoque-t-elle des conflits ? Dans le cadre des luttes pour l’accès au pouvoir, le phénomène du coup d’Etat mérite que l’on s’y attarde. En Afrique subsaharienne, 35 Etats ont connu 267 coups d’Etat entre 1960 et 1990. Cela représente une moyenne de 9 putschs par an. On a constaté empiriquement que ces coups d’Etat étaient liés à des importations excessives d’armements. Le pouvoir civil, souhaitant calmer les ardeurs de l’armée, achète des armes en masse et handicape le secteur économique et social. En outre, les militaires bénéficient de privilèges liés aux investissements dans la défense (une meilleure formation, une meilleure rémunération que les autres agents de l’Etat, etc.).
Dès lors, I’accumulation des privilèges rend les militaires sourds aux appels à la modération salariale en temps de crise économique. Lorsque leurs privilèges sont menacés ou que la part du budget de la Défense risque de baisser, dans un contexte d’ajustement économique, les conditions optimales sont alors créées pour une prise de pouvoir par les militaires. Dans les pays en voie de développement, il y aurait une corrélation forte entre le gonflement du secteur de la défense (notamment par une accumulation excessive d’armes) et la perte du pouvoir par les civils.

La pauvreté des populations : une cause de conflits armés ?
Les plus pauvres de la planète (Afrique subsaharienne), par exemple, risquent 500 fois plus que les pays développés de connaître une guerre externe et 50 fois plus de souffrir d’une guerre civile. Mais les conflits qui y sévissent sont la conséquence de la mauvaise gestion des affaires publiques.
Le schéma de la naissance d’un conflit dans un pays très pauvre serait le suivant : la mauvaise gestion (népotisme ethnique, incompétences, etc.) conduit à de mauvaises performances économiques. La hausse de la pauvreté qui en résulte pousse les populations victimes à revendiquer une amélioration de leurs conditions de vie. Le pouvoir répond à ces revendications par la répression et installe un système fondé sur la terreur et l’arbitraire. Un tel régime politique se révèle désastreux sur le plan du développement économique et contribue à approfondir la pauvreté. Les populations victimes recourent, en dernière instance, à la violence pour faire entendre leurs doléances.
Une autre hypothèse communément admise est celle qui explique le conflit par la lutte pour le contrôle de matières premières : ce conflit serait d’autant plus rude qu’un pays serait pauvre en ressources naturelles utiles. Les constatations sur le terrain démentent cette intuition. Les conflits se sont déclarés le plus souvent dans des pays riches en matières premières.
Plusieurs raisons expliquent ce constat. Ces pays, sur le plan économique, souffrent souvent du « syndrome hollandais » (Dutch disease) qui signifie que leur opulence en richesses naturelles les a rendus « paresseux » sur le plan du développement économique. Ces mauvaises performances économiques se doublent habituellement d’une carence en matière de gestion publique et administrative : ces éléments impliquent une généralisation de la pauvreté alors même que le pays bénéficie d’une manne en ressources naturelles. Pour faire face à la pauvreté, les groupes sociaux lutteront pour le contrôle des sources de matières premières. L’âpreté de la lutte, selon des estimations empiriques, serait à la hauteur de l’abondance des matières premières utiles.

La cupidité ou la prédation d’Etat : I’explication centrale des conflits armés ?
Les découvertes empiriques sur l’importance de la « cupidité » (greed) rejoignent les analyses politiques qui mettent en lumière la prédation comme mode de gestion de l’Etat. La démocratisation dans les anciens pays communistes et dans le tiers monde ont révélé l’état de délabrement dans lequel se trouvaient ces pays. Les conflits intra-étatiques conduisent à une militarisation excessive des sociétés des pays en voie de développement Cette dérive accroît le banditisme armé et renforce la criminalisation de l’Etat. Cette institution tombe progressivement entre les mains de groupes criminels et mafieux dont les intérêts économiques finissent par supplanter leurs objectifs politiques déclarés.

Conclusion
Depuis 1945, le nombre de conflits intra-étatiques a largement surpassé les guerres entre Etats. Ces conflits internes se caractérisent dans la majorité des cas par une confrontation intra-communautaire. Les groupes identitaires s’affrontent autour du contrôle de l’Etat pourvoyeur de richesses ou, en cas de disparition de l’Etat, autour de ressources naturelles. La mauvaise gestion des affaires publiques - népotisme ethnique et mauvaises performances économiques - suscite ou renforce la vigueur de la revendication sociale exprimée par les laissés-pour-compte de ces Etats déliquescents. Une constante subsiste lorsque l’on analyse les mécanismes de ces conflits internes : I’absence de démocratie et de processus non violents de résolution des crises enferment les groupes en compétition dans une logique de guerre.
Les initiatives en matière de prévention durable des conflits seront donc amenées à intégrer tant des aspects de diplomatie classique (diplomatie préventive) que de développement. Les documents de travail de l’Union européenne, repris dans les politiques de coopération des Etats membres (dont la Belgique), tentent de combiner cette double approche dans une action commune cohérente. La difficulté majeure rencontrée par les promoteurs de ces initiatives est, à nos yeux, l’incapacité de formuler une doctrine claire des interventions en faveur de la paix. Ce fil conducteur en matière de prévention durable des crises devra s’appuyer sur une étude et une connaissance approfondie des outils dont on dispose, de l’évolution des conflits dans le monde et, surtout, des valeurs que l’on cherche à promouvoir sous cette forme de coopération internationale.
Félix Nkundabagenzi
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https://dnri2008.forumactif.org
 
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