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 Le choc des civilisations 2

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Mr ABED
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Mr ABED


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MessageSujet: Le choc des civilisations 2   Le choc des civilisations 2 Icon_minitime22/11/2008, 20:42

La critique interne de l’ouvrage
L’ouvrage de Huntington est un « pavé » de quatre cents pages divisé en quatre parties dans lesquelles il développe sa théorie. Ces différentes parties forment les éléments de base de sa démonstration.
• Le monde est divisé en civilisation. Il part du constat que les données de la géopolitique ont changé avec la fin de la guerre froide. Il s'efforce de définir les changements et il remarque que les conflits du début des années quatre-vingt-dix opposent des pays appartenant aux grandes civilisations ce qui conduit à se poser la question de l'existence d'une civilisation universelle. Une civilisation repose en premier lieu sur un système de pensée (religion) et sur une langue (vecteur de transmission de la pensée), l'existence d'une civilisation universelle se traduirait alors par la prééminence d'une religion et d'une langue. Cette conception est, selon lui purement occidentale, car une civilisation universelle aurait pour objet de justifier la domination culturelle de l'Occident. Cette idée a d'autant moins de partisans parmi les autres civilisations que ceux-ci ne considèrent pas le monde comme un tout, mais comme un ensemble de groupe différents. Il en conclut que les sociétés absorbent tous les emprunts qui ne vont pas à l'encontre de leurs traits distinctifs, traits distinctifs qui reposent sur la religion et sur une conception de l'homme qui ne sont pas « négociables »
• Les civilisations sont en équilibre instable parce que l'Occident qui avait dominé le monde (la guerre froide peut être considérée comme une domination de l'Occident sur le monde) s'efface progressivement en raison de sa perte de puissance économique, notamment devant les dragons asiatiques, et démographique. L'Occident a dominé le monde parce qu'il disposait d'un solde démographique positif. La colonisation, c'est-à-dire l'expansion européenne, repose sur ce solde démographique au début de l'époque mercantile (XVème et XVIème siècle) et industrielle (XIXème siècle). A partir du moment où une civilisation se contracte, se replie, les zones abandonnées font l'objet de convoitises.
• Le nouvel ordre des civilisations est la conséquence naturelle de l'étude précédente. On assiste de ce fait à une recomposition politique globale qui s'effectue autour des civilisations. Celles-ci possèdent des Etats phares qui symbolisent la civilisation et lui permettent de rayonner de manière concentrique. Les zones conflictuelles se situent à la périphérie des zones civilisationnelles, là où elles entrent en contact avec les autres civilisations.
• Les conflits entre civilisations sont analysés dans la dernière partie. L'étude est centrée autour des menaces qui pèsent sur l'Occident. L'adversaire principal de l'Occident est constitué par les civilisations islamique et confucéenne (Chine). Dans cette perspective, le principal problème réside dans le fait que des conflits internes peuvent dégénérer en conflits intercivilisationnels et échapper à tout contrôle à partir du moment où des communautés appartenant à des civilisations différentes font appel à leurs « pays frères ».
L’ensemble de l’ouvrage est très bien argumenté et la démonstration faite par Huntington possède une grande logique interne lorsque l’on se place dans une perspective géopolitique. Chaque idée est illustrée par de multiples exemples pris dans l’actualité brûlante, c’est-à-dire au travers des tensions qui existent actuellement.
La théorie de l’auteur apparaît insensiblement au fil des pages, mais il est préférable, avant d’entamer la lecture du livre, de lire la traduction dans Commentaire de l’article qu’il a publié dans la revue Foreign Affairs (été 1993) et l’article qui a été publié par la revue Défense nationale (Avril 1996). Il est alors plus facile de suivre l’argumentation exposée dans son ouvrage.
Que peut on penser de cette théorie du choc des civilisations ? Quelle analyse peut en être faite ?
Une thèse dérangeante confirmée par les faits.
La géopolitique « s’interroge sur les rapports entre l’espace (dans tous les sens du mot) et la politique » (P. Moreau-Defarges : Introduction à la géopolitique - Le Seuil 1994 - p.9) ; elle pose la question du pourquoi et du comment le politique se sert de l’espace. Démarche essentiellement intellectuelle, la géopolitique cherche à expliquer l’inexplicable : « serait géopolitique toute question se situant au delà de la rationalité claire et mettant en jeu des intérêts immenses donc indéfinissables » (ibidem p.9). Pour François Thual, « la géopolitique n’est pas une science mais simplement une méthode » (Géopolitique au quotidien Dunod 1993 - p.16).
Le niveau de réflexion dans lequel se situe cet ouvrage est celui du macroculturel, c’est-à-dire qu’il ne prend en compte que les grands ensembles. Pour cela, Huntington a regroupé l’ensemble des données sur huit civilisations. Cette vision peut être affinée, mais alors, il s’agit d’un système qui se place à une autre échelle. En effet, par exemple pour la civilisation musulmane, une différence pourrait être faite entre les pays sunnites et chiites, mais la guerre du Golfe et les récents événements concernant le bombardement de l’Irak par les forces occidentales de l’ONU ont montré que l’ensemble de l’opinion publique musulmane était derrière Saddam Hussein, bien que l’Irak soit un pays laïque. Toute l’opinion publique musulmane, y compris les Chiites, ont considéré la frappe onusienne comme une nouvelle croisade visant un pays islamique. D’un autre côté, l’opinion publique occidentale s’est regroupée derrière les Etats-Unis lors de cette frappe ou lorsqu’il s’agit de prendre des sanctions contre la Libye de Khadaffi (affaire Loockerbie).
L’intérêt de la vision la division du monde proposée par Huntington réside dans ces grandes masses qui possèdent un niveau de regroupement possible et qui rompt avec les visions binaires de la géopolitique (centre et périphérie ; puissance terrestre et puissance maritime). La géopolitique ne prenait jusqu'à présent en compte que l’histoire et la géographie. L’intérêt de la vision d’Huntington est « d’avoir permis de récupérer les phénomènes collectifs d’identification religieuse comme facteur de géopolitique » (F. Thual : Les conflits identitaires - Ellipse 1995 - 166).
Or ces données civilisationnelles ne constituent pas les seuls facteurs de géopolitique. Les données économiques sont aussi importantes. Dans ce domaines, depuis plusieurs années, notamment le début des années 90, les données économiques sont présentées par grands ensembles dans les publications de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (publications de l’ONU) et dans les Images économiques du Monde (Editions SEDES et Ellipses).
Dans Huit ensembles régionaux publié dans l’Information géographique (N°61 de 1997 - p.75-81), André Gamblin, un des coauteurs d’Images économiques du Monde, explique les raisons qui ont conduit les auteurs à présenter l’économie des différents pays au sein d’ensembles régionaux. Ces ensembles macrorégionaux sont des collections d’Etats - au sens mathématiques du terme - ayant des caractères communs. Il en propose huit (voir carte en annexe) et reconnaît que le contenu de ces zones pose quelques problèmes embarrassants. Il s’agit, pour les auteurs, de réunir un puzzle par des liens rationnels. D’autre part, le rôle des Etats diminue face à des institutions de plus en plus nombreuses et dont les fonctions sont de plus en plus importantes (Union européenne, Alena, Asean, Mercosur, etc.) et l’auteur de conclure qu’il n’est plus possible de faire de la géographie uniquement Etat par Etat. « Le choix de la présentation par ensembles fait disparaître les différences internes, mais ce reproche est valable quelle que soit la dimension de l’espace choisi... jusqu'à ce que l’on ne prenne plus comme unité que l’individu ». (p.76). Cet inconvénient est levé en partie par la constitution de sous-ensembles. Les auteurs des Images économiques du Monde ont privilégié la continuité territoriale. L’inconvénient principal réside dans le changement possible de certains contenus : Entrée dans l’Union européenne de pays d’Europe centrale ou de la Turquie - actuellement repoussée. Une redéfinition des ensembles s’imposerait alors.
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