ORIENTATION PEDAGOGIQUE / CULTURE DE PAIX / MEDIATION
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LA CULTURE DE PAIX C'EST LA PAIX EN ACTION . LA MEDIATION EST UNE ACTION.
 
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 crise et conflit 2

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Mr ABED
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Mr ABED


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MessageSujet: crise et conflit 2   crise et conflit  2 Icon_minitime16/8/2008, 22:41

Le conflit
On entend par conflit, au sens profond ou authentique du terme, l’affrontement de deux ou plusieurs volontés individuelles ou collectives qui manifestent les unes à l’égard des autres une intention hostile et une volonté d’agression, à cause d’un droit à retrouver ou à maintenir. Ces volontés essaient de briser la résistance de l’autre, éventuellement par le recours à la violence. Cette conception ne tient pas, évidemment, compte du sens figuré ou métaphorique du terme, par exemple, comme celui de conflit de devoirs", "conflit d’horaires" et "conflits d’intérêts", etc. Eloe ne tient pas compte aussi de vagues rivalités, des compétitions, des désaccords et antagonismes qui ne donne lieu à un heurt.
Le conflit signifie donc le heurt entre des volontés. À l’origine, ce terme signifiait, donc, un affrontement de deux forces qui s’éprouvent. On ne parlera pas de conflit à propos à propos du heurt d’une pierre, mais uniquement, en cas de de présence de deux volontés animées par une intention hostile, au moins, de la part de l’une d’elle. Tout conflit tend donc à réduire à réduire tous les rapports à ceux entre ami et ennemi. Il est clair que la simple disposition agressive n’est pas, en elle-même, un conflit. Il. Peut avoir agressivité sans conflit, par exemple, au cours d’une compétition sportive. Ce n’est que lorsque l’agressivité devienne malveillante qu’elle peut dégénérer en conflit. Il est à souligner la différence entre "dynamisme" et "agressivité" sur la base de l’intention hostile.
L’objet du conflit est, en général, un droit mis en question, par exemple, au cours d’une crise, soit qu’il soit lésé, méconnu ou bafoué " Le conflit occasionné par une violence purement gratuite est rare. La plupart du temps, les protagonistes défendent un droit sur l’espace (parcelle de champ chez les paysans, territoire à organiser politiquement, dans le cas d’une guerre d’indépendance, libre accès, etc.), un droit à de meilleures conditions de vie et à des rapports plus justes, etc. À l’espace physique et le droit, il faut souligner la valeur symbolique donnée par le système de représentation en usage. C’est ce qui a été nommé précédemment de "sensibilités" et "mentalités" propres à chaque époque.
C’est précisément parce que le droit soit au cœur du conflit qu’il puisse aussi fournir la solution, sinon celle-ci resterait précaire, comme plaquée de l’extérieur, Cette solution est, soit de concéder le droit réclamé, soit de modifier l’importance qui lui est accordée par apprentissage et par réaménagement du contexte ou "recadrage" dans lequel la même situation apparaît avec de nouvelles significations et de nouvelles valeurs sous ce nouvel éclaire. C’est une des techniques utilisées aussi dans les thérapies systémiques familiales.
La situation évolue si les autres solutions apparaissent comme inopérantes ou ne respectent pas certaines limites tolérables, qu’il s’agisse d’arbitrage, de médiation, de la négociation, etc. D’ailleurs, tant que dure le conflit, les adversaires cessent de faire valoir leurs droits, tout en ressassant les torts de l’autre. Un conflit s’achève ou bien par le triomphe de l’une des parties qui impose ses droits à l’autre, ou bien par la reconnaissance mutuelle des droits respectifs, soit par à la suite d’une décision de justice, soit en vertu d’un accord mutuel à l’épuisement des protagonistes.
Pour parvenir à ses fins, l’homme du conflit met en jeu des forces humaines, matérielles et psychologiques qu’il a à sa disposition et qu’il contrôle. Ce qui signifie qu’il peut mener la lutte jusqu’à l’anéantissement de l’autre. Aussi, ne saurait-on confondre conflit avec compétition ludique. Le jeu est défini par des règles imposées à l’avance, car elles l’instituent. Ainsi, peut-on répéter un jeu autant de fois qu’on le désire. De plus, l’activité ludique se déroule dans un champ clos, sa durée est fixée ainsi que le nombre de participants, les critères qui après un certain déterminé désigne le vainqueur. Tout est réglementé. C’était la "guerre en dentelles".
Pour canaliser les débordements de violence du conflit, la guerre est un état de droit où la force du droit a préséance le droit de la force du conflit à l’état pur qui est d’une autre nature, bien qu’il puisse comporter des éléments ludiques. Sa durée dépend de la capacité de résistance des combattants. Il crée sans cesse ses propres normes au cours de l’escalade à l’extrême, indéfinie, qui épuise les ressources de l’adversaire, de sorte que le triomphe de l’un est dans l’épuisement de l’autre. À la rigueur, n’importe quel moyen peut servir, à condition qu’il soit efficace dans le rapport coût/performance. Le conflit est une épreuve de violences qui tente de démanteler un rapport de forces donné, ainsi que le droit le consacre, en vue d’instaurer un autre rapport que le triomphe sanctifiera juridiquement. C’est la guerre conçue à la manière de Clausewitz, comme l’usage illimité de la force brute.
À la lumière de ces considérations qui montrent que la notion de conflit n’appartienne pas, conceptuellement, à celle de la crise qui est un signe de désordre, de trouble et non d’une hostilité. Ainsi considérée, une crise peut se développer sans jamais donner lieu à un conflit, car ce qui caractérise, conceptuellement, une crise n’est pas la rivalité entre les personnes, ni même une compétition à propos d’objets, ni, en général, la lutte, mais le désarroi des esprits, une anomie psychologique et sociale, déroutés par des options contradictoires, dans les paradoxes et double contrainte, soumis à des exigences divergentes et contraints de se décider dans l’hésitation et l’incohérence.
La crise, finalement, traduit et exprime une carence de l’autorité, qu’il s’agisse de l’autorité des valeurs, de celle d’un système économique, d’une doctrine religieuse ou d’un régime politique. Autrement dit, toute crise est une crise d’autorité, s’il est vrai que la présence d’une hiérarchie, d’une différenciation, est sécurisante. Le désir mimétique deRené Girard déclenche la crise par indifférenciation dans des imitations, crise résolue par le sacrifice de la victime émissaire pour ramener la paix sociale, dans la violence et le sacré.
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La bipolarisation et le conflit
Comme la crise n’évolue pas d’elle-même vers le conflit, c’est à l’intervention de la volonté délibérée ou non des agents de la crise qu’il faut imputer le passage à l’état conflictuel. Le moment cardinal concerne l’apparition ou l’introduction préméditée de l’intention hostile qui a pour effet de bipolariser les relations par l’opposition entre ami et ennemi. Le conflit apparaît, dans ces conditions, comme une solution de la crise, par différenciation, ou du moins, comme un moyen pour y mettre fin, car un fixant sur un ennemi, il réintroduit une certitude, une assurance, celle d’une idée et d’hommes à combattre qu’il rend responsables de la situation équivoque. Alors, le sacrifice de la victime émissaire fait l’économie du déferlement de violences d’un conflit.
Dès qu’intervient la bipolarisation par division des groupes en amis et ennemis, la crise change totalement d’aspect, elle cesse presque d’être encore une crise, puisque avec la désignation de l’ennemi, les incertitudes et l’instabilité qui la caractérisent disparaissent. Cette disparition peut se faire aussi par la désignation des coupables imaginaires les plus évidents par leur statut et apparence et les plus faibles, de préférence, pour éviter un conflit sanglant avec des ennemis coriaces.
Nous voici en mesure de répondre à la question initiale "Pourquoi certaines crises donnent lieu à des déflagrations conflictuelles? Quelles sont les différences et les similarités entre la crise et le conflit?" Si certaines crises donnent lieu à des conflits et non pas d’autres, c’est parce que dans le premier cas est apparue l’intention hostile qui introduit la bipolarisation en ami/ennemi, indispensable à toute volonté de se battre.
La bipolarisation peut être délibérée de la part des groupes qui, par tactique, suscitent artificiellement une crise qu’ils font évoluer vers un conflit, afin d’en tirer des avantages. On peut trouver de nombreux exemples sous la République de Weimar allemande, des années 20-30, pour la résistible montée du Chancelier Hitler.
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Le tiers inclus
On peut faire la contre-épreuve des conceptions précédentes. Si le tiers médiateur, observateur et témoin parvient à maintenir ses droits ou manifester sa force, la crise ne peut évoluer vers le conflit. La présence du tiers, faisant obstacle ou échec à l’éventuelle bipolarisation. Demandons à l’histoire contemporaine les illustrations de la Théorie des jeux de John von Neumann.
L’occupation de la zone démilitarisée par Hitler en 1936 a été à l’origine d’une crise profonde en relations internationales. Cette crise n’a évolué vers le conflit que dans des conditions bien déterminées en 1939. En effet, la crise excluait le conflit tant que l’Angleterre restait décidée à jouer le rôle de tiers, avec lequel, il fallait compter de part et d’autre (Accord naval germano-britannique, médiation de Lord Runciman, voyages de Chamberlain en Allemagne, etc.). La guerre éclate dès que les Anglais ont renoncé à jouer le rôle du tiers, en rejoignant l’un des deux camps, virtuellement ennemis. Dès lors, on se trouvait devant la situation polémogène classique par bipolarisation. La guerre devenait d’autant inévitable que l’un des ennemis virtuels avait réussi à neutraliser l’autre tiers possible, l’URSS en signant avec Staline un "prétendu" pacte de non-agression.
Il y aurait beaucoup à dire à dire sur la place du tiers, à commencer par le fait que la relation sociologique ait pour fondement numérique le chiffre "3". Le tiers remplit dans la société des fonctions diverses, aussi bien irénogènes pacificatrices que polémogènes belliqueuses. Il peut être l’arbitre, le médiateur, l’intermédiaire, le juge, la condition d’objectivité, l’instigateur de troubles le troisième larron, le diviseur, etc. En général, les sociétés stables font une place essentielle au tiers, par exemple le système féodal sous le couvert des trois ordres et le système commercial chinois par l’intermédiaire du "comprador", qui est le trans-acteur de toute négoce, l’agent commercial. Enfin, il y a le tiers de Montesquieu et le tiers état, le tiers de toute démocratie parlementaire des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. L’introduction du Tiers état a déclenché la crise de la révolution française de 1789 et déstabilisé l’ordre de l’Ancien Régime.
Il y a le tiers de Girard dans le désir mimétique, le tiers de Freud et de Karl Marx dans une mésostructure médiatrice d’une infrastructure à une superstructure. Le tiers est à la fois pacificateur irénogène et déstabilisateur
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Conclusion
Dans les interactions sociales, l’inclusion du tiers provoque une crise et son exclusion développe la crise en conflit. Cette proposition laconique appelle quelques commentaires sur la transition de la crise au conflit qui conjugue, en général, les circonstances et la volonté des acteurs. Il y a cependant lieu d’insister sur deux points.
- Tout d’abord la transformation d’une crise en conflit opère une sélection parmi les circonstances, les paradoxes et les contradictions qui nourrissent la crise. En règle général, le conflit ne couvre pas toute la crise, il en intègre seulement certains éléments et aspects en négligeant les autres. Ce n’est pas dans son ensemble qu’une crise devienne conflictuelle, mais partiellement. Par conséquent, crise et conflit n’ont pas la même dimension. Car donner à la rivalité l’intensité capable de mobiliser les énergies, le conflit sélectionne les paradoxes et contradictions qui se laissent le plus facilement polariser en oppositions binaires dévoilées dans la Théorie des contextes et il se désintéresse des circonstances. Cette limitation permet de mieux contrôler la situation, condition indispensable de l’efficacité dans la lutte contre le développement d’une crise en conflit.
- Un conflit transforme presque toujours une crise en une affaire politique, crise esthétique de l’iconoclastie au VII-IX siècle à Byzance, crise religieuse de la Reforme luthérienne.
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