Discours de M. Yoichi Kawada, Directeur de l'Institut de Philosophie orientale, prononcé lors de la conférence internationale qui a eu lieu à Okinawa à l'Institut Toda de Recherche pour la Paix en février 2000
Sommaire de ce discours :
1. Une perspective bouddhique de la culture de paix
2. Les conditions d'une culture de paix
Premièrement : le "respect de la diversité".
Le dialogue, les échanges et la participation
Trois principes éthiques enracinée dans la nature de l'homme
3. Une tentative vers la création de la "culture de paix" – le mouvement de la SGI
La réunion de discussion développe la dimension éthique et humaine dans la société
La contribution de la SGI à l'Education, à la Culture et à la Paix
Avant-propos
J'aimerais en tant que bouddhiste développer trois points à propos de la création d'une "culture de Paix", un des objectifs les plus importants que nous cherchons à atteindre à travers ce "dialogue entre civilisations".
Premièrement, comment les bouddhistes ont-ils imaginé ce que pouvait être une "culture de paix" ?
Deuxièmement, quelles sont les conditions que devrait remplir cette "culture de paix" ?
Troisièmement, que fait concrètement la SGI pour réaliser cet idéal ?
1. Une perspective bouddhique de la culture de paix
Des images idéales de la culture de paix que les bouddhistes recherchent sont décrites dans beaucoup de sûtras. Des scènes grandioses se déroulent par exemple dans le Sutra du Lotus. Le 5e chapitre, Yakusoyu, utilise notamment avec la parabole des plantes médicinales, une métaphore : celle des trois sortes d'herbes médicinales et des deux sortes d'arbres :
" Il existe dans la Nature des arbres grands et petits, et diverses plantes médicinales. Et leurs noms, leurs formes, leurs caractéristiques, sont différentes. Il apparaît quelque nuage dans le ciel, celui-ci s'épaissit progressivement et la pluie commence ensuite à tomber.
Elle imprègne alors les arbres et les plantes, elle les arrose d'une façon impartiale. Bien sûr, ceux-ci la reçoivent différemment selon "la différence et la diversité de chaque plante."
On lit dans ce chapitre : "Quoique tous les arbres et herbes poussent sur la même terre, bien qu'ils soient arrosés par la même pluie, chaque arbre et chaque plante possède sa différence et sa particularité.
Ainsi des arbres et des plantes poussent et fleurissent en développant pleinement leurs propres caractéristiques et individualités, grâce au bienfait impartial de la terre et de la pluie.
On lit dans le Sutra que la terre et la pluie représentent directement les enseignements de Shakyamuni et l'impartialité de la Loi bouddhique qui s'applique à tous les êtres vivants.
L'image de cette parabole illustre certains aspects d'une culture de paix : "Les arbres et les plantes" sont le symbole d'une culture diversifiée. "La terre et la pluie" sont bénéfiques au monde entier et représentent le don de la nature.
Nichiren Daishonin qui apparut au 13ème siècle au Japon, nous donne l'exemple des "cerisiers, pruniers, pêchers et poiriers" pour décrire ces arbres et ces plante éternellement nourris grâce aux fonctions de l'univers. Il nous enseigne que la vie elle-même existe essentiellement dans ce processus où, recevant les faveurs de la nature, le cerisier en tant que tel ou le prunier en tant que tel, déploient au maximum leur propre potentiel inhérent.
De même l'homme, soutenu par l'univers, doit également trouver sa propre raison de vivre et sa mission par rapport à la vie dans ce processus qui engage chacun à déployer au maximum son potentiel pour se réaliser.
Nichiren Daishonin appelle "Jitai Kenshô" cette façon fondamentale d'être, "faire briller l'entité de la Loi universelle pour que se manifeste la vérité".
Si l'on considère les plantes décrites dans le Sûtra comme un symbole de la culture, on peut dire que les paraboles utilisées sont une image d'une "culture de paix" sur notre terre où diverses cultures cohabitent, en déployant leur propre originalité.