La diversité culturelle est un concept servant à décrire l'existence des différentes cultures au sein d'une société, et à promouvoir cette diversité. Il vise tant à en connaître les tenants et aboutissants que les conditions de possibilité.
L'UNESCO est le fer de lance du mouvement de soutien pour une « société mondiale multi-culturelle ». L'idée d'une société multi-culturelle recouvre plusieurs idées, qui ne sont pas exclusives.
Définitions
La « défense de la diversité culturelle » peut prendre plusieurs acceptions :
• un rééquilibrage à obtenir : ainsi, l'idée de défense de la diversité culturelle passe par la promotion d'actions en faveur de « minorités culturelles » ;
• plus abruptement, la préservation de « minorités culturelles » menacées de disparition ;
• dans d'autres cas, on parle de « protection culturelle », ce qui renvoie au concept d'« exception culturelle », qui est surtout utilisé en France sous le titre « exception française » (voir plus bas). Cela fait le lien entre vision sociale de la culture et vision commerciale de sa diffusion. L'exception culturelle met en avant une spécificité des productions et services culturels, spécificité reconnue entre autres par l'Union européenne dans sa Déclaration sur la diversité culturelle. Dans cette optique, l'objectif est de défendre, contre ce qui est vu comme une « marchandisation » jugée néfaste, ce qui est vu comme incarnant une culture, en soutenant son développement (par des subventions, par des opérations de promotion) ;
• cette défense peut aussi renvoyer à une « défense des droits culturels », menée, sans succès, au début des années 90 en Europe, en calque des droits de l'homme.
Uniformité culturelle
La diversité culturelle est présentée comme l'antithèse de l'« uniformité culturelle ». Dans la même idée, l'« uniformisation » est le processus qui y mène.
L'uniformisation culturelle est présentée par la mise en évidence de plusieurs phénomènes :
• disparition de nombreuses langues et dialectes ;
• inquiétude de populations quant à la sauvegarde de leurs traditions (Nouvelle-Zélande, régions côtières en Australie, en Amérique du nord, pays d'Amérique centrale...) ;
• augmentation de la prééminence culturelle des États-Unis ;
• consommation de produits standardisés.
Exception culturelle
Ensemble de dispositions visant à faire de la culture une exception dans les traités internationaux, notamment auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Ces dispositions ont pour but de spécifier que ce n'est pas le marché qui doit réguler, ce sont les Etats qui sont fondés à soutenir et promouvoir leurs propres artistes.
France
En France, le principe de « diversité culturelle » est lié à celui d'exception française, bien que ce dernier consiste plus en une défense des arts (en particulier la musique et le cinéma) nationaux vis-à-vis d'une « industrie américanisée » considérée comme dangereuse pour la diversité. En cela le concept de « défense de l'exception culturelle » est un sous-ensemble de celui de « défense de la diversité culturelle ».
États-Unis
La culture est le premier poste d'exploitation des États-Unis en 2004 ; ils sont souvent accusés d'« impérialisme culturel », contre l'idée de « diversité culturelle ».
Cette même année, un projet de l'Unesco visant à « défendre la diversité culturelle » est mis en place, mais les États-Unis préfèrent que l'industrie culturelle soit réglementée par l'OMC. Plusieurs observateurs européens montrent du doigt les États-Unis et les accusent de vouloir « déréglementer » par avance un secteur que les premiers n'abordent pas en termes commerciaux, mais sociaux-politiques.
Au Maroc, en 2004, les autorités ont refusé la possibilité d'autoriser les subventions publiques pour les nouvelles technologies ou internet. Selon Nicole Vulser, qui l'écrit dans Le Monde du 23 décembre, des industriels américains ont proposé d'ouvrir leur marché aux produits agricoles marocains, en contrepartie d'un renoncement à sa souveraineté culturelle par le Maroc.
Du point de vue des industriels, montrés du doigt, les politiques de diversité culturelle sont une manière de renforcer le protectionnisme et nuisent au libre-échange, qui fait aussi partie intégrante de l'Union européenne. Pour cette raison, les États-Unis privilégient des accords bilatéraux, dans l'organisation desquelles intervient la MPAA.