ORIENTATION PEDAGOGIQUE / CULTURE DE PAIX / MEDIATION
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LA CULTURE DE PAIX C'EST LA PAIX EN ACTION . LA MEDIATION EST UNE ACTION.
 
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 la médiation scolaire(1)

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Mr ABED
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Mr ABED


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MessageSujet: la médiation scolaire(1)   la médiation scolaire(1) Icon_minitime4/4/2009, 22:05

La médiation scolaire
ou l’histoire d’une stratégie pour mieux vivre ensemble

Exposé présenté dans le cadre de la Journée de réflexion des médiateurs scolaires du Valais romand
Sion, IUKB, 10 janvier 2001
par Maurice Nanchen
psychologue et psychothérapeute FSP,
directeur adjoint du Service valaisan d’aide à la jeunesse,
ancien formateur des médiateurs scolaires du Valais romand

Etant donné que le concept de médiation est une notion encore relativement mouvante, je souhaite commencer ma réflexion en proposant une définition de la médiation .
D’un point de vue systémique, la fonction de médiation est l’une des multiples fonctions qui permettent la survie, le développement et la reproduction d’un système, au même titre que la fonction de pilotage, de contrôle, etc. Cette fonction consiste à faciliter la communication lorsque celle-ci se trouve dangereusement entravée, notamment à l’occasion d’un conflit mal géré qui risque de nuire à l’ensemble du système ; plus prosaïquement, on parle de « mettre de l’huile dans les rouages de la relation » ou de « lubrifiant relationnel ». Cette démarche, généralement spontanée, est le fait d’acteurs qui se positionnent comme tiers facilitateurs entre deux ou plusieurs protagonistes. Dans la famille, on peut prendre l’exemple de la mère de famille qui pense maintenir la paix en filtrant les messages entre le père et les enfants, ou de la sœur aînée qui arbitre les conflits entre ses jeunes frères et soeurs, ou, dans le registre pathologique, du fils qui passe son enfance à apaiser les tensions entre ses deux parents. A l’école, chacun peut être amené à jouer ce rôle de facilitateur de la communication : le directeur, les enseignants, certains élèves et bien d’autres, sans qu’il ne s’agisse pour autant d’une médiation scolaire officielle.
La médiation n’est donc pas une fin en soi, mais bien une stratégie adaptée à certains contextes et à certaines circonstances. Cela étant, je souhaite maintenant situer l’apparition de la médiation scolaire officielle en Suisse romande dans le cadre de l’histoire de notre école et, pour le faire, passer en revue les étapes parcourues. En gros, il y eut l’école d’autrefois, qui n’avait pas besoin de médiateurs scolaires ; il y eut l’école d’hier, qui les a institués ; il y a l’école d’aujourd’hui et celle de demain, qui peut-être ont besoin de quelque chose de plus pour dépasser la crise qu’elle doivent affronter.
L’ECOLE D’AUTREFOIS (JUSQU’EN 1960-70)
L’école d’autrefois se reconnaissait au caractéristiques suivantes :
• les hiérarchies étaient claires et fortes (les éducateurs n’éprouvaient aucune répugnance à incarner cette position)
• les frontières étaient très marquées et respectées (séparations entre garçons et filles, maîtres et élèves, école catholique et école protestante, Suisses et étrangers [classes d’ « intégration »], normaux et handicapés, école et famille)
• il existait un fort consensus entre tous les acteurs (famille - école - Eglise) autour des valeurs ; ce qui se traduisait par un soutien réciproque
• le conflit était proscrit et perçu comme un raté du système.
Cette école se caractérisait donc par le primat de la structure sur les éléments de la structure, du tout sur les parties, le système exprimant sa force de manière verticale par la hiérarchie et en se fondant sur la loi (ou sur la règle).
L’ordre régnait, ce qui était d’ailleurs le but, et la médiation scolaire officielle n’avait aucune raison d’être. En effet, les conflits se réglaient par l’autorité et le vécu personnel des protagonistes n’était qu’une préoccupation marginale.
Le système avait tout de même son revers (sans quoi on ne l’aurait pas changé) : dans cette école, on apprenait avant tout à obéir et à commander mais très peu à coopérer entre partenaires, la créativité y était réduite et lorsque la santé mentale s’altérait, elle prenait la forme de la névrose. Les pathologies de l’époque étaient des pathologies de la culpabilité et leur thérapie était la psychanalyse, laquelle consistait essentiellement à assouplir les interdits intériorisés et à permettre la sublimation des pulsions.
L’ECOLE D’HIER (1970 -1995)
C’est une époque de transition tumultueuse, qui a vu l’école quitter progressivement l’organisation traditionnelle qui était la sienne depuis plus d’un siècle pour tenter d’instaurer des rapports nouveaux, fondés dans toute la mesure du possible sur une coopération librement consentie entre les partenaires.
Concrètement, voici à quoi l’on était parvenu au terme de cette étape :
• la hiérarchie est considérée souvent comme recours ultime, voire comme un échec de la coopération
• les frontières sont perçues comme des séquelles peu glorieuses du passé, qu’il convient de faire tomber ou à tout le moins de rendre le plus perméables possible (mixité des sexes, métissage des cultures, intégration des handicapés, intégration des parents dans le débat pédagogique)
• les conflits sont le bruit de fond des relations sociales (chacun exprime ce qu’il pense, sans toujours calculer les blessures provoquées ni les dégâts causés parfois à la cohésion des groupes)
• le consensus est difficile à trouver (la famille critique l’école, les élèves sont souvent démotivés d’apprendre, les enseignants sont divisés entre eux).
Mais l’époque est passionnante, les innovations pédagogiques fleurissent, l’école devient un vrai laboratoire de nouveaux rapports sociaux. Et c’est ici que la médiation scolaire émerge des eaux (puis bientôt, les obudsmen, les médiateurs familiaux, les médiateurs de quartier ...) comme complément indispensable aux nouvelles formes que prennent les relations sociales.
C'est ici l'occasion de rappeler comment est née, puis s'est développée, la médiation scolaire en Suisse romande.
Tout a commencé en 1976, dans le canton de Vaud, où la contestation des jeunes, après avoir fait bouger Lausanne, avait gagné les établissements scolaires. Le conflit des générations était patent et la répression ne parvenait pas à rétablir le statu quo ante. Mais ce qui fit basculer les autorités dans le camp de l’innovation ce furent quelques drames de la drogue tout à fait spectaculaires. C’est ainsi qu’un professeur de biologie de Lausanne, Jean-Louis Kilcher, fut autorisé à mettre sur pied une expérience, absolument originale pour l’époque, qui s’étendit par la suite à la Suisse romande, au Tessin et même à l’étranger : les médiateurs scolaires.
A retenir, qu’il s’agissait d’enseignants faisant partie d’un établissement et dont la mission était de fonctionner comme passerelle entre l’univers des professeurs et celui des élèves. Faisant d’une pierre deux coups, ils étaient chargés également d’être une passerelle entre les jeunes et les professionnels de la santé situés à l’extérieur de l’école.
Quant à la forme d’action qui était la leur, elle a dû se chercher, pour finalement devenir majoritairement l’écoute individuelle. Elle a parfois évolué vers des démarches de type « travailleur social », « animateur culturel » ou « promoteur de la santé ». Aujourd’hui, un quart de siècle plus tard, la médiation scolaire vaudoise n’a guère changé, contestée par ailleurs par d’autres intervenants qui travaillent à demeure au sein de l’école : les infirmières scolaires, les travailleurs sociaux et les psychologues scolaires.
En Valais, c’est dès 1983 que le Grand Conseil accepte l’idée d’une expérience-pilote avec des médiateurs scolaires dans huit établissements scolaires. En 1985, le Conseil d’Etat accepte le principe de la généralisation de l’expérience et une décennie plus tard tous les établissements secondaires et professionnels du canton sont dotés d’un ou de plusieurs médiateurs et médiatrices.
Le modèle vaudois a été largement copié en Valais, avec cependant une tonalité systémique, c’est-à-dire un intérêt pour l’établissement scolaire considéré comme un système vivant, dans lequel il faut tenter de promouvoir une certaine qualité de vie commune. L’écoute et le soutien individuels (pour des problèmes personnels et souvent familiaux) sont cependant restés la démarche privilégiée.
Il y eut aussi des interventions dans des classes à la demande des professeurs et des élèves, des démarches incitatives auprès du corps enseignant et beaucoup d’animations-santé - souvent épuisantes - en collaboration avec les professionnels de la santé.
Il faut bien constater que l’exploration de modes nouveaux de médiation est plutôt rare, par exemple : la médiation comme tiers dans un conflit bipolaire, l’organisation de lieux de parole, l’organisation de tables rondes entre des partenaires en conflit, ou l’engagement pour un changement de la culture de l’établissement scolaire. C’est généralement le modèle du « médiateur-confesseur », c’est-à-dire l’aide individuelle, qui prévaut.
Nul ne peut le nier, l’institution des médiateurs scolaires a beaucoup contribué à humaniser les rapports aux sein des établissements, surtout en faveur des plus faibles.
L'ECOLE D'AUJOURD'HUI ET CELLE DE DEMAIN (dès 1995)
Je pense que ce n’est pas dramatiser la situation si je dis que l’école publique d’aujourd’hui est en crise.
Contrairement à ce que certains pensent, si nous en sommes là ce n’est pas parce que le modèle du partenariat a fait faillite et que le moment est venu de faire marche arrière. A mon avis, c’est le processus qui s’est dévoyé, faute de repères sûrs ; plus crûment, je dirai : faute des moyens (pas seulement financiers) ou mieux, des compétences sociales de la plupart des acteurs (c’est à dire de nous tous) pour conduire le changement.
Avant d’en venir aux issues possibles, notamment dans le domaine de la médiation scolaire, voici

quelques constats sur l’école d’aujourd’hui :
• les élèves sont peu préparés à vivre les contraintes de la vie sociale et en particulier de l’école, éduqués qu’ils sont généralement sur l’unique axe affectif par leur famille (on s’adapte systématiquement à l’enfant, sans lui demander de s’adapter aussi aux contraintes de l’environnement) ; le THADA (trouble de l’hyperactivité avec déficit de l’attention), que l’on soigne avec la Ritaline, devient la caricature grimaçante des difficultés de concentration et de contrôle moteur de bientôt une majorité d’élèves ; il en résulte que les enseignants utilisent la plus grande partie de leur énergie à créer simplement les conditions de l’écoute ; le burn out est un mot que tous connaissent aujourd’hui ; la pluralité des cultures au sein d’une classe rend caduque la transmission d’un code social unique et fort ;
• dans les établissements scolaires, les incivilités se multiplient (chacun pour soi, absence d’écoute, irrespect des besoins des autres, exclusion, déprédation) avec parfois carrément de la violence ; mais chez nous il est faux de dire que la violence se généralise, il faut plutôt parler d’ « incivilités » ;
• la famille juge l’école avec sévérité et se coalise facilement avec les enfants contre les enseignants, plutôt que de s’allier à eux pour gérer ensemble les difficultés ; l’école est l’objet d’attaques incessantes et fait souvent figure de bouc émissaire ;
• l’école est elle-même divisée sur la conduite à tenir. Généralement, on constate deux camps qui s’opposent (A. Clémence) :
• ceux qui, en cas de transgression d’une limite, donnent la priorité au maintien du lien (généralement, les enseignantes)
• ceux qui donnent la priorité à l’application de la règle (généralement ceux qui gardent la nostalgie de l’école d’autrefois).
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