ORIENTATION PEDAGOGIQUE / CULTURE DE PAIX / MEDIATION
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LA CULTURE DE PAIX C'EST LA PAIX EN ACTION . LA MEDIATION EST UNE ACTION.
 
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 la médiation scolaire(fin)

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Mr ABED
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Mr ABED


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MessageSujet: la médiation scolaire(fin)   la médiation scolaire(fin) Icon_minitime4/4/2009, 22:06

• les pathologies de notre époque émanent rarement de l’étouffante culpabilité de jadis, elles proviennent le plus souvent du vertige de la liberté et de la perte du sens ; elles prennent alors la forme de la dépression, du suicide, de la toxicodépendance ou de l’hyperactivité.
Fatigués des disputes au sein de l’école évoquées ci-dessus, les tenants de la règle se désengagent progressivement et finissent par laisser aller les choses, tandis que les tenants du lien s’épuisent à vouloir démontrer qu’ « avec le cœur on arrive aussi ». Les médiateurs scolaires sont généralement dans ce dernier camp.
Au bout du compte, il y a le risque de la résignation et du chacun pour soi, manifestations quasi pathologiques d’un système en crise.
Pourtant l’école continue ! Elle constitue même le dernier lieu où l’on socialise les enfants avec une certaine cohérence, on y accueille des enfants différents (enfants étrangers, handicapés), on gère les deuils de manière toujours plus humaine, on y monte des spectacles admirables.
LES INTERROGATIONS SUR LA MEDIATION SCOLAIRE
C’est dans ce contexte que se sont déroulés ces dernières années en Suisse romande trois événements qui ont interrogé la médiation scolaire.
1. L’enquête de juin 1997 en Valais auprès des directeurs, des enseignants et des médiateurs scolaires, décidée par la commission cantonale de la médiation scolaire
Les raisons de cette enquête ? Cette commission avait le sentiment que l’ « effet médiateur » n’opérait plus de la même manière qu’autrefois, que le dynamisme des pionniers s’était assoupi, que les directions d’établissement n’étaient plus complètement derrière cette pratique, qu’il était toujours plus difficile de trouver des candidats-médiateurs, en bref, qu’il fallait se remettre en question et ouvrir la discussion.
Les réponses des 203 questionnaires rentrés (sur 245 envoyés) disent de manière quasi unanime : « Ne touchez pas à la médiation scolaire, c’est un minimum eu égard au poids des difficultés auxquelles nous devons faire face aujourd’hui ! ».
Autres messages :
• Etre à la fois médiateur et enseignant dans le même établissement n’est pas un obstacle majeur. C’est souvent un avantage. Les problèmes de l’école doivent être gérés en priorité par des personnes qui travaillent à l’intérieur de celle-ci.
• Le médiateur est trop souvent seul, insuffisamment reconnu par le Département, ses collègues et par la direction.
• La réponse aux problèmes nouveaux auxquels l’école est confrontée ne doit pas reposer sur les seules épaules du médiateur. Elle doit être l’affaire de tous les acteurs de l’établissement.
De cette enquête sont ressorties des propositions qui ont débouché sur une nouvelle version des Directives concernant les médiateurs scolaires, datées du 15 février 1999 (Valais). En voici deux passages que je souhaite vous rappeler :
Cahier des charges (litt. a): " Contribuer à la sensibilisation et à la responsabilisation de tous les acteurs de l'école face aux problèmes de détresse, de solitude, de violence, etc. qui surviennent dans l'établissement, notamment en favorisant un climat de solidarité et de respect ".
Recommandations finales (litt.b) : " Dans le but d'accroître son impact sur la vie de l'établissement, ainsi que pour alléger le poids de la charge qui lui incombe, il est demandé au médiateur de travailler en équipe. Il recherche l'aide de sa direction pour constituer des " équipes de médiation scolaire " pouvant comprendre : les médiateurs de l'établissement, certains enseignants intéressés, le directeur, le conseiller en orientation, etc., mais aussi des élèves et, de cas en cas, des parents. La mission d'une telle équipe n'est pas d'échanger sur les interventions des médiateurs (qui sont couvertes par le secret de fonction) mais de se pencher sur la qualité de la vie commune au sein de l'établissement, ceci dans la perspective de faire des propositions ".
Ces propositions n’ont pas suscité d’emblée beaucoup d’enthousiasme car, alors qu’elles étaient censées alléger le fardeau du médiateur, elles ont été perçues comme une charge supplémentaire.
2. L’enquête en Suisse romande et au Tessin effectuée par l’IUSMP de Lausanne sur les attentes des élèves par rapport au médiateur scolaire, avril-mai 1998
J’en extrais les opinions qui suivent :
• «Le médiateur, c’est quelqu’un chez qui on peut parler », tel est l’accord minimal sur l’identité du médiateur parmi les jeunes interrogés ; mais sa fonction au sein de l’école n’est pas toujours bien connue.
• La confidentialité à laquelle est astreint le médiateur est primordiale pour tous les jeunes interrogés, mais il existe un doute quasi permanent à ce propos en raison du fait qu’ « un prof peut toujours parler à un autre prof ». En dernier ressort, le critère important pour lui faire confiance est la personne du médiateur ; il est important de le connaître comme enseignant et d’avoir pu identifier si, comme tel, il s’intéresse sincèrement aux élèves.
• La facilité d’accès au médiateur, que l’on croise tous les jours à l’école, constitue un avantage considérable.
• Le cas échéant, on irait chez lui avant tout pour des problèmes liés à la vie de l’école. Quelqu’un qui a du pouvoir (directeur, préfet, pro-recteur) est parfois plus apprécié car il a le pouvoir de changer quelque chose. Pour les problèmes personnels et familiaux, on dit préférer des proches, des amis, voire l’infirmière scolaire.
• Le médiateur devrait être une sorte de « délégué aux droits de l’enfant » dans l’établissement scolaire. Il devrait se préoccuper qu’on y vive mieux ensemble.
3. L’Université d’été 1998 de Jongny, organisée par l’OFSP et l’Institut de formation systémique de Fribourg, sur le thème « La médiation scolaire dans une école qui a changé »
S’y trouvaient réunis des médiateurs de tous les cantons romands et du Tessin, des directeurs d’école, des travailleurs sociaux, des infirmières scolaires, des psychologues, des parents, des théoriciens de l’école (Philippe Perrenoud, Didier Pingeon, Walo Hutmacher).
Les conclusions :
• La crise de l’école est générale. Elle n’est pas moins grande - c’est parfois le contraire - dans les lieux où l’on dispose d’une multitude de spécialistes qui oeuvrent au sein de l’établissement.
• L’accord est quasi unanime pour dire que la réponse à la crise ne réside pas dans la multiplication des spécialistes : la réponse doit être systémique, c’est-à-dire concerner le fonctionnement global d’un établissement. Il s’agit de considérer celui-ci comme un système humain inséré dans un environnement, un système qui a son identité propre, ses valeurs propres, ses objectifs spécifiques, ses règles de fonctionnement. Les buts généraux étant que chacun s’y sente bien, qu’il soit fier d’en faire partie, qu’il ait le sentiment que dans ce lieu-là il est quelqu’un qui compte pour tous les autres.
Des mots ! direz-vous. Non ! à la condition que tout cela repose sur une démarche réaliste mais déterminée et de disposer des aides nécessaires.
Le concept qui en est résulté a été formulé en ces termes : « promouvoir une culture de la médiation scolaire dans l’école ».
Quelques principes ont été énoncés, qui devraient permettre de reconnaître à quoi ressemble une « culture de la médiation » dans une école. Les voici :
Pour un tel établissement scolaire
1. existe un projet commun, approuvé et soutenu par l’autorité, auquel chacun a pu contribuer et qui peut en tout temps se modifier ; ce projet a comme objectif que la vie dans l’établissement soit en toutes circonstances une expérience positive pour chacun (élèves et adultes de l’établissement, partenaires de l’école), que les interactions constituent un vécu susceptible d’enrichir l’estime de soi de chacun et de permettre l’apprentissage de comportements citoyens; par exemple, figure en bonne place chez les enseignants la détermination de vouloir dépasser l’antagonisme stérile entre « tenants de la règle » et « tenants du lien » pour en faire une synthèse féconde.
2. existe une culture de la responsabilité de chacun concernant le bien-être commun. La désignation systématique de boucs émissaires (extérieurs ou intérieurs), tels que « le directeur », « le Département », « le système », « la globalisation » est un moyen commode pour évacuer les rancoeurs mais il repousse indéfiniment l’engagement sincère pour chercher des solutions ;
3. existe la conviction que dans tout conflit il est dans l’intérêt des parties de découvrir une solution « gagnant-gagnant » ;
4. existe des espaces d’échanges pour faire circuler l’information, des lieux de parole, des plates-formes de coopération, des procédures claires et acceptées, notamment pour la gestion des conflits ; il est notamment indispensable que les personnes qui ne peuvent pas adhérer au projet d’établissement puissent manifester leurs doutes et conserver une certaine distance ;
5. prédomine l’idée que cette option n’est pas un état achevé, mais qu’elle est un processus ; l’important n’est pas d’être arrivé mais d’être en marche, avec des bilans périodiques lucides sur le chemin parcouru ;
6. la porte d’entrée dans le projet importe peu ; il peut s’agir, par exemple, d’un engagement collectif contre les incivilités et la violence, il peut s’agir de l’accueil au quotidien des élèves étrangers, de la co-construction d’une charte d’établissement, d’une réflexion sur la gestion des conflits, de la formation d’élèves médiateurs, d’une innovation pédagogique, etc., etc. Ce qui compte, c’est l’esprit dans lequel cela se réalise.
Je signale que cette idée fait son chemin puisque un groupe intercantonal, financé par l’Office fédéral de la santé publique et soutenu par tous les cantons romands et le Tessin, conduit une recherche-action sur ce thème (voir site Internet : http://www.f-d.org/mediation-ecole). Deux ou trois établissements par canton (le Valais en a deux) bénéficient d’un soutien extérieur pour expérimenter un tel processus, chacun étant libre de choisir l’entrée dans la démarche qui lui convient. Le but de l’expérience est d’identifier les pratiques favorables afin d’aider ceux qui voudront se lancer à leur tour.
Et les médiateurs là dedans ?
Ils sont bien sûr concernés au premier chef par le développement d’une culture de médiation, mais ils ne pilotent pas forcément de tels projets ; cela est généralement laissé à des collègues enseignants avec le soutien déterminé de la direction.
En toute logique, leur solitude devrait diminuer, le soutien de l’établissement à leur fonction devrait s’amplifier considérablement, sans que leur place ne soit pour autant mise en question, car restera toujours pour eux la mission de constituer ce filet de sécurité indispensable lorsque les canaux naturels de la communication sont défaillants. Il y aura enfin ce qu’attend tout médiateur scolaire : un débat ouvert sur sa place au sein de l’établissement et sur le soutien qu’il souhaite de la part de ses collègues.
Une dernière interrogation : une culture de la médiation scolaire dans un établissement est-elle enfin la réponse à la crise de l’école ? Certainement pas, mais elle va dans le bon sens car elle est fondée sur la santé des relations et sur la volonté de co-construire notre destin commun plutôt que de le subir et de se résigner.
Et maintenant, place à la créativité et à l’audace !
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