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 Une Géostratégie pour la Paix mondiale. 1

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Mr ABED
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Mr ABED


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MessageSujet: Une Géostratégie pour la Paix mondiale. 1   Une Géostratégie pour la Paix mondiale. 1 Icon_minitime9/12/2008, 16:59

Par Hall Gardner, Professeur et Directeur des Etudes Internationales, Département des Affaires Internationales, Université Américaine de Paris

L'éclatement du monde bipolaire a fait surgir des nouveaux pouvoirs régionaux et des mouvements politiques alors inconnus, qui commencent à exercer des formes nouvelles et diverses de stratégie en se démultipliant pour affirmer leurs intérêts essentiellement régionaux et géopolitiques à l'encontre des frontières généralement établies par les Etats-Unis ou l'Union soviétique pendant la Guerre froide bipolaire. L'effondrement soviétique, suivie de l'unification accidentelle de l'Allemagne, a abouti à un nouveau système poly-centré mondial dans lequel les Etats entre eux possèdent des capacités de puissance fortement inégales. Ainsi, des nouvelles fissures eurasiennes de probabilité de conflits ont vu le jour, entre des états potentiellement contradictoires ainsi que des entités politiques et géo-ethniques historiquement conflictuelles qui s'étendent des états baltes et de la Finlande en ex-Yougoslavie et au Caucase pour s'étendre jusqu'en Asie Centrale et aboutir en Afghanistan. Ce nouvel axe géopolitique aux intérêts divergents (qui ne correspond pas à proprement dit à la conception de Samuel Huntington de "fault Line" potentiellement dangereuse de civilisations conflictuelles) s'est en conséquence étendu en Turquie et sur les traces des anciennes influences ottomane au Caucase et en Asie Centrale, et se lient de plus en plus avec le Moyen-Orient/Golfe persique et par ce biais avec le littoral asiatique.

Tandis que Moscou a perdu son statut de superpuissance tridimensionnelle (positions géostratégiques globales, terre, air, mer) passant à celui d'un Etat essentiellement sans littoral semi-périphérique, la Chine elle, a commencé à se positionner comme une puissance indépendante qui politiquement, économiquement et militairement se trouve être en pleine ascension, en conséquence, Pékin cherche maintenant à se déplacer du statut de puissance continentale à celui de puissance tridimensionnelle dans un effort d'affirmer son hégémonie régionale en Asie. La monté en puissance de la Chine a, en partie, amené le Japon à étendre ses capacités insulaires, militaires navales et de haute technologie point par point en renforçant son entente avec l'alliance bilatérale contractée avec les Etats-Unis. En même temps, Tokyo reste très circonspect des intentions russes. L'écroulement soviétique, ajouté à l'unification allemande, a refait surgir les demandes japonaises de réintégration des îles Kouriles ainsi que les territoires du nord-ouest annexés par l'Union soviétique à la fin de la deuxième guerre mondiale. En ce qui concerne les rivalités entre la Chine et l'Inde, on ne peut pas laisser échapper le fait que le soutien de la Chine au Pakistan ait fortement influencé la décision du dernier d'opter pour une stratégie nucléaire.

Ironiquement la disparition de l'Union Soviétique comme l'absorption par les Etats-Unis des sphères d'influence et de sécurité britanniques et françaises après la deuxième guerre mondiale, a déclenché de la par celui-ci l'intégration des anciennes sphères soviétiques d'influence et de sécurité, comme un des aspects essentiels de la nouvelle type de stratégie " du double endiguement " post-guerre froide en ce qui concerne l' Allemagne et la Russie (et l'implication d'une stratégie de démenti vis-à-vis du dernier). Les Etats-Unis ont aussi choisi d'intervenir dans les régions qui furent en grande partie stables pendant la guerre froide en raison de l'accord tacite ou formel américano-soviétique (comme l'ex-Yougoslavie autrefois neutre avant que ce dernier ne soit déchiré par des factions séparatistes s'engageant dans "la purification ethnique"). Washington s'est en conséquence trouvé militairement engagé dans de nouvelles régions mais aussi dans un risque "d'overstretch impérial" pour emprunter l'statement de Paul Kennedy, et ceci sans établir, au préalable, les ententes diplomatiques mutuelles et nécessaires avec la Russie, l'Europe, la Chine et le Japon, aussi bien qu'avec les nouveaux pouvoirs naissants comme l'Inde, qui est un élément essentiel à la construction d'un nouvel équilibre mondial.

Avec l'écroulement de l'ancien ordre bipolaire mondial, les pouvoirs principaux et mineurs, avec des capacités fortement inégales en matière de politique, économique et militaire, sont engagés dans un nouveau, encore risqué, processus de ré-équilibrage, impliquant des stratégies de nouvelles formations d'alliance et de nouvelles menaces d'encerclement et de contre-encerclement. Une nouvelle polarisation potentielle du monde dans deux alliances rivales semble être en cour d'établissement, si une stratégie alternative pour la paix mondiale ne peut pas bientôt être mise en oeuvre.

De même que les Etats-Unis et l'OTAN ont opté pour s'étendre en Europe centrale par le biais d'un nouvel agrandissement de leurs sphères d'influence, qui s'étendra probablement jusqu'aux Etats de la mer Baltique, ils ont simultanément décidé de renforcer leur alliance bilatérale avec le Japon comme un des moyens de résistance à n'importe quelle menace potentielle russe d'une Russie instable ainsi que pour être prêts à contrecarrer une alliance éventuelle de celle-ci avec la Chine et ses nouvelles capacités dans les différents domaines, navals, nucléaires et militaro-technologiques. Moscou a de même eu tendance à considérer les liaisons américaines ainsi que celles de L'OTAN avec la Turquie comme une menace hypothétique de sa zone molle turco-islamique. Les Etats-Unis ont aussi recherché un "double endiguement" de l'Iran et de l'Irak, tout en essayant de contenir l'Afghanistan, le Pakistan et, indirectement par voie de conséquence, la Russie.

Enfin, à Moscou on a cherché à consolider l'alliance bilatérale avec la Biélorussie et à placer, jusqu'à présent sans succès, l'Ukraine sous pression. Moscou a aussi cherché à renforcer ses relations avec une Chine en plein développement ainsi qu'avec l'Inde et le Pakistan qui entre-temps ont obtenu le statut de puissance nucléaire. Cependant, une telle alliance entre la Russie, la Biélorussie, la Chine et l'Inde ainsi que potentiellement avec l'Ukraine, apparaît problématique en raison de la continuation des mésententes historiques entre l'Ukraine et la Biélorussie, l'Ukraine et la Russie, la Chine et la Russie, la Chine et l'Inde. Un tel regroupement d'alliances n'aurait pas en réalité la nécessité de coordonner une stratégie unitaire pour se situer dans l'alternative, d'être en position de contrecarrer les moyens militaires américains et européens. Ce serait en particulier vrai si la Russie, la Chine et l'Inde ou bien séparément, ou bien combiné, continuent à soutenir les prétendus "Etats voyous" ou "Etats dévoyés" comme la Corée du Nord, l'Irak, l'Iran et la Libye qui dirigent leur politique dans le sens contraire des intérêts politiques de la stratégie américaine. L'effondrement de la dialectique bipolaire et géostratégique a formaté ce que l'on peut appeler : "les guéguerres" ou guerres régionales d'usure entre les nouveaux pouvoirs multipolaires avec des Etats moindres et surtout avec des mouvements politiques de type terroriste.

Pendant la guerre froide, ces conflits régionaux furent maîtrisés ou supprimés par les deux "superpuissances" mais depuis les années 1989-91, ces conflits ont retrouvé un nouvel essor et se répandent de façon illimitée, rompant ainsi avec les anciennes données géostratégiques de la réalité bipolaire en voie de passage vers une autre réalité pour le moment indéterminée. Ainsi le danger serait que le double rapport traditionnel de traction-poussée d'interaction des principales puissances avec les puissances secondaires dans ces conflits régionaux puisse en fin de compte, entremettre et ceci de manière répétitive, les pouvoirs principaux avec des stratégies et des alliances qui aboutiraient sur le long terme à des supports et formations d'alliances antagonistes à leur vision du monde fondatrice, et de ce fait, entraîneraient la perte de leurs intérêts fondamentaux, et ceci dans le cas ou ces déchirements régionaux ne pourraient pas en fin de compte se résoudre par diplomatie irénique.

En effet, la période post-guerre froide est devenue plus dangereuse que le temps de la guerre froide. À cette différence que pendant la guerre froide dans laquelle l'Union soviétique tenait le rôle de puissance tridimensionnelle, la nouvelle Russie est maintenant devenue une puissance essentiellement sans littoral qui jalousement (férocement en ce qui concerne la Tchétchénie) recherche à sauvegarder son intégrité territoriale. De plus, comme la nouvelle Russie post-soviétique ne fut pas décisivement défaite pendant la guerre froide, la possibilité de surgissement d'une Russie fortement instable et extrêmement revancharde n'est pas à exclure. Le risque consiste ici en ce que, en termes historique et stratégique, exposant le fait que ce qui n'a point été indéfectiblement vaincu dans une guerre de relation de force peut, à tout moment, être capable d'un re-surgissement non maîtrisé, ce risque est d'autant plus fort en supposant que la Russie ne peut pas être positivement réintégrée ni dans un nouveau système international, ni à court et moyen terme, dans une nouvelle communauté euro-atlantique.

D'autre part, il est possible que ces guerres d'usure puissent aider à la concertation entre puissances principales (c'est-à-dire les Etats-Unis, l'Union européenne et la Russie et probablement la Chine dans l'avenir) pour rechercher une solution à la résolution de ces conflits, ou essayer au moins de limiter les conséquences de ces luttes une fois qu'ils commencent à toucher plus directement leurs intérêts nationaux. Mais cette possibilité dernière, d'un rapport conciliatoire entre puissances concertées, intègre le fait que ces puissances trouvent assez d'intérêts significatifs en communs ainsi que des menaces partagées mettant en danger leurs intérêts vitaux pour agir en concert et s'engager dans une stratégie commune pour la paix mondiale suivant ainsi l'exemple du début du 18ème siècle ou celui encore plus réminiscent du milieu du 19ème siècle, lors de l'après guerre de Crimée : "le concert de l'Europe".
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