la femme et la vie associative au maroc 3

B. Accélération du rythme de création :

À partir de la deuxième moitié de la décennie quatre vingt dix, et grâce notamment, aux débats sur le Plan d’Action pour l’Intégration des Femmes au Développement (PANIFD, 1999/ 2000), plusieurs autres organisations féministes ont été créées participant ainsi au pluralisme du mouvement, à sa diversité, à sa spécialisation selon plusieurs domaines d’intervention, à une meilleure et plus large implantation géographique et, enfin, à son autonomisation progressive.
En effet, ces associations ont appris à diversifier leurs domaines d’activités et à élaborer des programmes d’égalité hommes-femmes qui définissent la façon dont elles appréhendent la situation, les objectifs qu’elles espèrent atteindre et les moyens qu’elles comptent utiliser. Progressivement aussi, elles ont rompu avec la culture exclusive de la dénonciation et de l’indignation pour inscrire leur action dans le plaidoyer se transformant en une force positive et de proposition.
Au même moment, composés essentiellement par d’anciennes militantes de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc et par des activistes des mouvances de l’extrême gauche, des clubs féminins ont vu le jour et ont pu s’activer à partir des maisons de jeunes.
L’apparition de nouvelles associations féminines, notamment des associations socioprofessionnelles comme la ligue des femmes fonctionnaires du secteur public et semi-public; l’Association des femmes juristes; l’association des femmes de carrière libérale, etc... ; qui au fil des années ont appris à monter des réseaux locaux et régionaux, à gagner la confiance des bailleurs de fonds internationaux, , à susciter la réflexion académique et à imposer aux parties politiques des débats de sociétés .

Mais l’élément le plus remarqué est le foisonnement de milliers d’ONG couvrant divers secteurs, qui ont investi l’espace public. C’est dans ce contexte d’émergence du mouvement associatif que s’est manifestée la présence importante du mouvement féminin. En effet, les femmes marocaines ne pouvaient plus accepter à subir un statut d’infériorité juridique et de soumission.
Le rôle des organisations féministes et du mouvement pour les droits des femmes a été déterminant dans l’insertion des droits et conditions des femmes dans l’agenda politique et social au Maroc.
Ce mouvement féminin a réussi à créer un changement social dans la société civile marocaine ; à féminiser l’espace social et à aider aussi les femmes à s’intégrer au milieu social.
Par ailleurs, les organisations de femmes ont été à l’origine des avancées en matière de participation politiques des femmes (35 députées actuellement au parlement au lieu de deux dans la législature précédente) et en matière d’une plus grande prise en compte des femmes dans les politiques et programmes publics (éducation et alphabétisation, éducation à l’égalité, santé maternelle et reproductive, statut du travail domestique,participation politique et publique des femmes et lutte contre les violences à leur encontre, etc.) ; ainsi qu’un climat d’ouverture qui se manifeste par une réelle liberté d’expression à travers les différentes publications.
Des revues féministes on également fait leur apparition, notamment la revue « Kalimat » dont la durée de vie n’a pas dépassé deux ans et demi (entre 1986 et 1989) mais qui a joué un rôle très important dansl’émergence de la conscience féministe au Maroc. Le mensuel « 8 Mars » (paru à partir de 1983) a également joué un rôle très important dans le même sens. D’autres publications ont pris le relais un peu plus tard sous la forme de magazines féministes qui allient avec succès engagement militant et exigences commerciales comme le magazine « Femmes du Maroc » et « Citadine » en langue française et « Nissaa mina al Maghrib », en langue arabe.




2ème Partie : Expérience des associations féminines

Les Marocaines, plus particulièrement celles instruites et actives, issues de classes moyennes et supérieurs urbaines sont devenues incontournables dans le développement économique et social de la société. Elles s'affirment au sein de leur famille et de leur couple en imprimant leur volonté aux projets familiaux, où le mariage et la maternité ne sont plus considérés comme les seuls principes d'identification.
Les femmes ont compris que le domaine associatif était un espace à occuper, un moyen fondamental pour agir sur le changement, dans le domaine social, économique, politique ciblant une large populations constitués de classe à moyen et faibles revenus tel que les :
Analphabètes - Chômeurs - Femmes - Handicapés - Personnes ayant subi des violences domestiques ou conjugales - Groupe ethnique minoritaire - Mères célibataires - Orphelins - Sans domicile - Sans emploi ...
C'est pour elles un espace de libre action et d'expression. C'est ainsi que sont nés et que se développent de multiples projets associatifs de lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes, pour l'alphabétisation des femmes et pour la défense de leur dignité et de leurs droits en tant que citoyennes, des associations ainsi que des coopératives de femmes ont vu le jour, qui vise, entre autres, à l'amélioration des conditions de vie des femmes, notamment en milieu rural, dans la formation professionnelle.
Elles ont aussi tracé des voies nouvelles qui permettent leur intégration dans la vie économique culturelle sociale nationale, et pourquoi pas politique ?







Chapitre I : Domaines d’actions et objectifs des associations féminines
La création d’association est devenue moins coûteuse, voire moins risquée, mais un acte de volontariat qui demande une participation quotidienne de près dans des affaires purement sociales,c’est pourquoi adhérer à une association n’est plus automatiquement considéré comme un acte politique .
Des options de choix de domaines d’action, les associations recouvrent tous les champs de la vie courante : Agriculture, Démocratie et Gouvernance, Aide d’urgence, Alphabétisation,Associations professionnelles, Communication/ Sensibilisation, Développement rural, Développement urbain, Droits de l’Homme, Eau et assainissement, Economie, Education, Energies renouvelables, Enfance, Environnement et Eco tourisme, Femmes et développement, Formation professionnelle/Emploi, Gestion et création d’une association, Habitat, Infrastructure de base, Jeunesse, Lutte contre la pauvreté, Micro Finances, MRE et Migration, Pêche, Population, santé reproductive, Promotion de la petite entreprise, Promotion des TIC et Internet, Santé/Handicap, Services sociaux et culturels, Société civile, Soutien aux ONG, Mais on se limite sur quelques domaines ou la femme participe intensément dans des associations à savoir: les domaine défense de la femme recherche sur la femme, le développement économique, social,culturel, sportif et sanitaire.