la femme et la vie associative au maroc (fin)

1. association « Cœur de Femmes »
Bachelière à 15 ans, médecin à 21 ans, Rajaâ Aghzadi la présidente de l’association «Cœur de femmes» a derrière elle une carrière de 25 ans riche en enseignements. Spécialisée dans la chirurgie du sein, cette association a réussi la sensibilisation de centaines de femmes aux problèmes du cancer du sein. Elle en a fait plus qu’une simple profession : son champ de bataille. En créant l’association « Cœur de femmes », elle ne se contente pas de soigner mais de sensibiliser, quitte à se déplacer aux coins les plus reculés du royaume. On se rend compte de la gravité du problème quand on sait qu’une Marocaine sur dix souffre du cancer du sein.
Parmi les actions menées : la sensibilisation. A cet effet, et pour la première fois au Maroc, l’association «Cœur de femmes» a fait du mois d’octobre, le mois de la sensibilisation contre ce type de cancer, à l’instar de ce qui se fait depuis des années dans plusieurs pays du monde. Tout au long de ces quatre semaines il a fallu sensibiliser, expliquer, dépister et prévenir. Le 28 octobre 2005, Rajâa Aghzadi a même invité les femmes, via la presse, à s’habiller en couleur rose, en guise de solidarité avec les femmes atteintes du cancer du sein.
En Europe, aux Etats-Unis et ailleurs, ce sont des milliers de femmes qui portaient cette même couleur ce même jour. Depuis la création de cette association, 35.000 femmes ont été examinées et sensibilisées à la gravité de cette maladie et les moyens de la prévenir dont 217 malades ont subi des interventions chirurgicales.

Section 2 : l'intégration des enfants de la rue.
• association «Bayti»

Femme originaire des Klâa des Sraghna, âgée de 46 ans, Najat M’jid une spécialiste des enfants, docteur spécialiste en Endocrinologie Pédiatrique, elle assume aussi la fonction d’administrateur, chargé de la commission «réhabilitation et réinsertion des mineurs en conflit avec la loi», relevant de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus.
Au regard de ses activités en faveur des enfants de la rue, elle fut récompensée par plusieurs prix : Prix européen de pédiatrie sociale en 1997 ; Prix Nathalie Masse (Centre International de l’Enfance et de la Famille, Paris) au cours de la même année et le Prix des droits de l’homme de la République française en 2000.
Maman de deux jeunes filles elle ne voit pas de mal à en adopter 5.000 autres ! Chose faite avec la création de l’association «Bayti» en 1994. Voilà donc 12 ans que cette pédiatre de formation consacre le plus clair de son temps à l’amélioration des conditions de vie des enfants de la rue.
Elle aura ciblé le plus important et le plus rassurant : un toit.
A cet égard, Bayti assure à ces enfants un logement. La mission de Bayti ne s’arrête pas là. A ces enfants de la rue, elle assure tant bien que mal gîte, formation, réintégration sociale, retour au foyer...
Pour ce faire, elle ne lésine pas sur les moyens en tapant à toutes les portes susceptibles de venir en aide à «ses» enfants. Et ça marche pour cette militante. Pas plus loin qu’en octobre 2005, elle a relancé pour sa quatrième édition l’opération «Ramadan des Cœurs» avec une compagnie privée qui lui a fait don de deux appartements. Ces derniers, situés à quelques mètres du foyer principal de Bayti ont permis d’assurer un lit à plus de vingt nouveaux enfants.






























Conclusion
Au Maroc comme dans d’autres pays du sud ou la prégnance des systèmes traditionnels est encore forte, la réalité associative prend des formes propres, fortement contextualisées caractérisée par le dysfonctionnement démocratique, du faite que la pérennité des présidents et leurs inamovibilité fait qu’un nombre non moins important d’associations sont identifiés à leurs dirigeants qui ont font parfois un moyen de promotion sociale et même d’intérêt personnel .Ce phénomène reste encore relativement circonscrit.
Par contre le manque de professionnalisme (identification des problèmes, formulation des projets) caractérisant l’effort d’un grand nombre d’ONG limite-t-il leurs approches des réalités et par conséquent leurs actions et leurs impacts.
Le constat est que la quasi-totalité des d’associations, redisant des promesses importantes, fonctionnent en ordre dispersé sans aucun échange d’informations et d’expérience entre des associations ayant des affinités ou objectifs communs. De même les besoins en renforcement des capacités des associations locales se manifestent par les problèmes suivants : Une forte dépendance vis à vis des financements extérieurs ; une insuffisance de moyens de fonctionnement ; une faible capacité à communiquer, à mobiliser des financements et à travailler en partenariat ; un mouvement important d'animateurs ou de membres bénévoles ; analphabétisme ...
Le Maroc s’est également engagé sur la voie de la reconnaissance des droits et du rôle des femmes : nouveau code de la famille, fixation d’un quota pour assurer la représentation des femmes au parlement, etc…
Mais ces mesures ne sont pas suffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’initiatives qui partent du niveau local et considèrent les femmes comme les principales actrices, en les appliquant dans les processus de gouvernance et de planification du développement au niveau local.
Pour palier à ces problèmes et obstacle d’ordres institutionnelles, il est temps d’appliquer à travers une nouvelle pratique appelé réseautage qui consiste que deux ou plusieurs associations qui œuvrent dans des domaines semblables ou proches, et qui partagent des principes structurants communs, de se mettre d’accord pour coordonner leurs actions, généralement déterminés dans le temps et dans l’espace ,selon un calendrier arrêté de commun accord pour la mobilisation de leurs efforts dans un cadre de coordination , d’orientation et d’information .