Les femmes et les filles dans les conflits armés 2

B. Protection et soutien des victimes de violences sexistes pendant et après les conflits
Orientation stratégique 1: Garantir les droits des femmes et des filles victimes de violences pendant et après les conflits armés
Les gouvernements de la CEE et les ONG devraient
Envisager d'aider les femmes et les filles touchées par les conflits armés à retrouver leur statut dans la société sur les plans politique, social, économique et juridique, et de reconnaître aux femmes l'égalité des droits en matière successorale. Une attention particulière sera apportée aux femmes qui, ayant perdu des membres de leur famille, se retrouvent dans l'insécurité, perdent leurs droits et ne peuvent prétendre à une assistance (par exemple au titre des programmes d'aide aux veuves et aux ménages de personnes isolées);
Veiller à ce que les femmes et les filles touchées par des conflits armés soient informées des droits qui leur sont reconnus par la législation nationale et le droit international, et qu'elles aient la possibilité le plus rapidement possible de demander réparation en justice pour violation de leurs droits;
En cas de rapatriement de réfugiés et de personnes déplacées, prévoir un retour volontaire dans la sécurité et dans la dignité vers le pays ou le foyer d'origine, en tenant compte des besoins spécifiques des mères accompagnées d'enfants, des veuves, des femmes âgées et des filles non accompagnées;
Veiller à ce que les femmes touchées par un conflit armé reçoivent le plus rapidement possible un soutien pour pouvoir exercer leurs droits.
Les gouvernements de la CEE devraient
Dégager un consensus et formuler une politique commune visant à faciliter l'intervention dans les lieux/pays où les droits des femmes et des filles en particulier sont violés;
Appliquer les normes internationales pour garantir l'égalité d'accès et de traitement des femmes et des hommes dans les procédures de détermination du statut de réfugié et d'octroi de l'asile.
Orientation stratégique 2: Améliorer les programmes de réadaptation et de réinsertion
Les gouvernements de la CEE, les organisations internationales et les ONG devraient
Responsabiliser les femmes touchées par toute forme de conflit, notamment les femmes réfugiées et déplacées, en les associant à la conception et à la gestion des activités humanitaires et en veillant à ce qu'elles bénéficient de ces programmes dans des conditions d'égalité avec les hommes;
Renforcer les mesures et programmes ciblés tenant compte des spécificités féminines afin de répondre aux besoins des femmes et des filles pendant et après les conflits armés, ou en adopter lorsqu'ils n'existent pas;
Elaborer, après avoir consulté les femmes et les filles concernées ainsi que les ONG de femmes, des directives concertées sur les mesures à prendre, en intégrant les composantes médicales, psychologiques et sociales des programmes d'assistance destinés aux femmes et aux filles victimes de toutes les formes de violence, directives qui seront utilisées par les organismes gouvernementaux concernés (aux niveaux national et local), les organisations internationales et les ONG;
Veiller à ce que la santé en matière de sexualité et les droits fondamentaux et les droits liés à la reproduction et à la santé des femmes et des filles touchées par un conflit armé soient respectés, protégés et pleinement exercés. Les gouvernements devraient également apporter un soutien aux services dispensant des soins de santé pour les femmes;
Elaborer et financer des programmes de réinsertion économique, en particulier au moyen d'une formation professionnelle et d'activités rémunératrices.
Les gouvernements de la CEE, les organisations d'aide bilatérales et multilatérales et les ONG devraient
Envisager de financer ou de soutenir par d'autres moyens la démarginalisation des femmes, ou créer, lorsqu'ils n'existent pas, des fonds nationaux/internationaux spécifiques destinés à donner aux femmes et aux organisations de femmes les moyens de contribuer à construire une nouvelle vie pour les femmes après les conflits, en fournissant notamment: des services médicaux, psychologiques et autres, un hébergement, des conseils juridiques, ainsi que des prêts et une formation professionnelle qui permettront aux femmes de redevenir autonomes;
Prendre en compte la spécificité des femmes dans toutes les activités humanitaires.