Les femmes dans les postes de pouvoir et la prise de décisions 1

Introduction
Les Etats membres de la CEE réaffirment leurs engagements précédents concernant la participation à égalité des femmes et des hommes à la prise de décisions, qui ont été exprimés à divers niveaux: Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, Plan d'action de l'Union interparlementaire (1994), Programme d'action régional de la CEE (Vienne, 1994), chapitres III E et IV E, Déclaration et Programme d'action de Beijing (1995) – domaine critique G et Conclusions concertées de la Commission de la condition de la femme sur l'accès des femmes au pouvoir et leur participation à la prise de décisions (1997), qui ont renforcé ces engagements.
Les membres du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne, respectivement, réaffirment les engagements qu'ils ont pris dans le cadre de la Déclaration du Conseil de l'Europe sur l'égalité entre les femmes et les hommes comme critère fondamental de la démocratie (Istanbul, 1997), dans la Recommandation du Conseil de l'UE (96/6/94) sur la participation équilibrée des hommes et des femmes dans le processus de prise de décisions, et dans la Déclaration de Paris de la Conférence des Etats membres de l'Union européenne (1999).
Progrès
L'augmentation du nombre des femmes parlementaires dans les pays où il y a eu une sensibilisation à la participation dans l'égalité, des modifications de la législation et des mesures concrètes, grâce à la démocratisation, à la décentralisation et au développement de la société civile, les femmes sont plus nombreuses à prendre part à la vie politique locale dans certains pays en transition; il en découle pour elles de nouvelles possibilités d'acquérir l'aptitude à diriger, de l'expérience, des connaissances et la capacité de travailler en réseau puis de se lancer dans la politique au niveau national; dans la plupart des démocraties occidentales, les femmes sont de plus en plus présentes dans les organes dont les membres sont élus ou nommés ou dans les organismes d'Etat grâce au recours à des systèmes tels que les objectifs, les quotas, les accords librement consentis et d'autres mesures favorables aux femmes; cette évolution s'explique par une plus grande sensibilisation aux questions d'inégalité entre les sexes, par l'existence de mécanismes institutionnels favorisant l'égalité hommes-femmes, par le fait que les femmes s'affirment de plus en plus et sont de plus en plus compétentes et, dans certains cas, par une plus grande volonté politique; il est de plus en plus reconnu et établi qu'un nouveau savoir est apparu et que la politique a changé sous l'influence de la participation des femmes.
Obstacles et entraves
La persistance de préjugés et d'attitudes culturelles excluant les femmes des postes de direction, notamment dans certains partis politiques (culture des partis fondée sur les valeurs masculines) et dans certains pays; la persistance du racisme, de la discrimination et d'autres idéologies de l'intolérance qui freinent l'accès de certaines femmes aux organes délibérants en raison de leurs origines culturelles et ethniques; dans certains pays en transition, le recul de la représentation des femmes; le manque de volonté politique et de mobilisation pour prendre des mesures favorables aux femmes et, le cas échéant, fixer des objectifs pour accroître la participation des femmes dans la prise de décisions; certains régimes électoraux défavorisent les femmes candidates; étant sous représentées dans des instances dirigeantes des partis, les femmes ont un moindre poids dans la prise de décisions, dans les organes élus ou non; le rôle traditionnel des femmes s'occupant des autres, le manque de structures de gardes de jour et de services familiaux et l'absence de partage des tâches, qui empêchent les femmes de participer à la vie politique et d'exercer d'autres responsabilités; la persistance des stéréotypes(idée préconçue ou lieu commun sans fondement rationnel), y compris le fait pour les médias de ne pas prendre au sérieux les femmes occupant des postes de direction et leurs succès; la lenteur de l'accession des femmes à des postes de direction en raison de pratiques de recrutement qui manquent de transparence et de la position dominante occupée actuellement par les hommes dans ces postes; des obstacles supplémentaires s'ajoutent dans le cas des femmes appartenant à des groupes exposés à diverses discriminations, par exemple celles fondées sur l'origine raciale ou ethnique, la religion, les croyances, le handicap, l'âge, l'orientation sexuelle ou le fait d'appartenir à un groupe autochtone.
Compte tenu de ce qui précède, on peut définir les domaines d'action ci-après: